Appel des professionnels de l'enfance

Les enfants ne sont pas la variable d'ajustement des désirs des adultes

Quelques questions posées à Mme Rossignol, lors de la rencontre du 28 avril dernier

Quelques questions posées à Mme Rossignol, secrétaire d’état à la famille, au sujet du projet de loi sur la Famille, au cours de sa rencontre avec les représentants de la Manif pour tous.

 

Dans les débats qui agitent notre société actuellement, et depuis quelques années, il est question de faire évoluer les droits.

Notamment dans les débats autour de la famille : on parle de droit des parents, des adultes, des hommes et des femmes.

 

On constate les évolutions de la société et on prétend que le droit doit accompagner ces évolutions…

Les parents se séparent de plus en plus ? Certains en déduisent qu’il faut faciliter les démarches pour le divorce…

Les familles se décomposent et se recomposent ? Certains rêvent d’ouvrir les droits pour les beaux-parents…

On constate l’existence de l’homoparentalité issue de la grossesse pour autrui (GPA)? Il faudrait légiférer pour que ces démarches illégales, soient reconnues…

La Procréation médicalement assistée (PMA) est ouverte aux femmes seules dans plusieurs pays d’Europe ? Il faudrait aligner rapidement notre législation, pour ne pas prendre de retard…

 

Mais qui analyse ses évolutions ? Sont-elles positives ? Pour qui ?

  • Pensez-vous que ces évolutions soient – d’une manière générale – un bénéfice pour les familles ? pour les enfants ?
  • Avez-vous mené un état des lieux des conséquences pour les enfants de ces évolutions ? Comptez-vous le faire ?

De nombreux indices montrent que de plus en plus d’enfants sont en souffrance – de nombreux professionnels de l’enfance, enseignants, psychologues, pédopsychiatres peuvent en témoigner – : signalements de plus en plus nombreux et de plus en plus tôt d’enfants en difficulté : échec scolaire, dépression, pornographie précoce, addictions variées, suicide des jeunes et même d’enfants.

 

Le divorce fragilise l’enfant

Un mariage sur deux s’achève en divorce.

Le divorce est banalisé, comme une option naturelle au mariage.

Le nombre de familles monoparentales est en augmentation (plus de 1,7 millions en France, 2,5 fois plus nombreuses qu’en 1968);

Or, il est démontré aujourd’hui que le divorce des parents impacte les enfants.

Une enquête réalisée par l’Union des Familles Européennes, démontre que 63% des personnes interrogées disent avoir beaucoup souffert du divorce de leurs parents;

59% disent avoir connu un sentiment d’abandon durable

56% des personnes disent avoir été impactées dans leurs études, 41% dans leur vie professionnelle, 88% dans leur personnalité.

  • Que pensez-vous faire pour aider les couples à tenir dans la durée ?

Le suicide : 2e cause de mortalité des jeunes

De plus en plus de jeunes font des tentatives de suicide, qui est devenu la 2e cause de mortalité chez les 15-19 ans ;

Selon l’INSERM, 8% des filles et 5% des garçons font une tentative de suicide.

A 15 ans, 21% des filles et 9% des garçons déclarent avoir fait une tentative de suicide, selon une enquête épidémiologique menée conjointement par la faculté de médecine et l’Institut universitaire de santé public de Poitiers et l’Observatoire régional de la santé d’Alsace

Les problèmes familiaux sont désignés comme la première cause de suicide chez les jeunes.

Boris Cyrulnik a lancé un appel à prendre en compte le suicide des enfants, expliquant que ce fléau était un indice d’un mal-être profond dans notre société;

  • Comment analysez-vous cette augmentation du suicide des jeunes et des enfants ? quelles en sont les causes ?
  • Que comptez-vous mettre en place pour mieux comprendre ce phénomène et le combattre ?

Un accès précoce à la pornographie

Enfants et adolescents ont de plus en plus accès, via internet, à des images pornographiques, selon le Conseil supérieur de l’audiovisuel.

Une étude TNS-Sofres révèle que près de la moitié des enfants de 11 à 13 ans, et jusqu’à 68% des 15-17 ans ont déjà regardé des vidéos choquantes (étude Calysto).

  • Avez-vous mesuré l’impact de la pornographie sur les enfants et les jeunes ?
  • Qu’avez-vous l’intention de faire pour lutter contre cet accès précoce à la pornographie ?

L’échec scolaire des garçons est une préoccupation grandissante.

Entre 2000 et 2012, la proportion d’élèves très performants a augmenté de 6 % chez les filles (contre seulement 2 % chez les garçons);

Dans le même temps, la proportion d’élèves en difficulté a augmenté de 6 % chez les garçons (contre seulement 2 % chez les filles).

Les garçons redoublent davantage que les filles.

64% des garçons obtiennent leur bac, contre 76% des filles, qui obtiennent davantage de mentions, et réussissent mieux dans les études supérieures.

  • Que compte faire le gouvernement pour prendre en compte ces difficultés des garçons à l’école ?

Nous demandons que les droits de l’enfant soient davantage pris en compte par le législateur français, comme la Convention internationale des droits de l’enfant l’exige:

Article 3 : Dans toutes les décisions qui concernent les enfants, qu’elles soient le fait des institutions publiques ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des organes législatifs, l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale.

 

L’enfant est fragile, parce qu’il est dépendant. C’est pour cela qu’il mérite une attention toute particulière de sa famille et de l’État.


« L’enfant, pour l’épanouissement harmonieux de sa personnalité, doit grandir dans le milieu familial, dans un climat de bonheur, d’amour et de compréhension; »

« […] la famille, unité fondamentale de la société et milieu naturel pour la croissance et le bien-être de tous ses membres et en particulier des enfants, doit recevoir la protection et l’assistance dont elle a besoin pour pouvoir jouer pleinement son rôle dans la communauté ; » (préambule de la CIDE)

 

Cela doit nous interroger sur notre façon de vivre la famille, car, dans ce domaine, tout n’est pas équivalent, tout ne se vaut pas.

Là encore, la Convention internationale des droits de l’enfant est claire dans sa définition de la famille : Art 7.1. « L’enfant est enregistré aussitôt sa naissance et a dès celle-ci le droit à un nom, le droit d’acquérir une nationalité et, dans la mesure du possible, le droit de connaître ses parents et d’être élevé par eux. »

 

Nous demandons fermement que l’intérêt des enfants soit prioritaire dans tout projet de loi qui concerne la famille.

Le droit des adultes ne doit pas primer sur le droit des enfants.

 

Nous serons attentifs aux réponses que vous apporterez à ces questions.

 

Jérôme Brunet

Président de l’Appel des professionnels de l’enfance

Porte-Parole de la Manif pour tous

 

 

7 commentaires sur “Quelques questions posées à Mme Rossignol, lors de la rencontre du 28 avril dernier

  1. R.
    avril 29, 2014

    Merci pour tout ce que vous avez dit. Je suis enfant de divorcée, j’ai 48 ans et je rentre dans vos statistiques. Il y a un vrai tabou. J’espère que les paroles de vérité vont pouvoir enfin sortir et que l’on va pouvoir parler de « discrimination sociale » : enlever délibéremment un père ou une mère à un enfant (PMA ou GPA), faciliter le divorce etc… et vivement un retour à une vrai politique familiale et de soutien des familles en difficulté.

  2. Racaniere
    avril 29, 2014

    merci pour ce que vous soulevez comme questions .non à cette politique qui plie devant le fait accompli du plus grands nombre.de quelle évolution de la société parlons nous ?
    si le nombre de voleurs augmente allons nous légiférer pour légaliser le vol ???

  3. Nina de Gioann
    avril 30, 2014

    Très bon tour de la question,essentiel!!!Ils doivent en tenir compte!!!

  4. Irkou
    avril 30, 2014

    Vous êtes dans le paradoxe, je dirais même la dissociation à longueur de votre « communiqué »

    Peut être qu’il y aurait moins de suicides chez les jeunes si vous ne les aviez pas stigmatisé avec votre homophobie depuis 2 ans ? Ça vous a effleuré l’esprit non ?
    http://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/le-suicide-chez-les-jeunes-27828

    Peut être que les enfants seraient un peu plus protégés si vous n’aviez pas combattu une partie des familles de ce pays non ? Et vous vous auto-proclamez protecteur des enfants sans avoir honte ?

    Vous n’en avez rien à faire des gosses, la preuve toute simple ? Vous combattez leur reconnaissance quand ils sont nés d’une GPA à l’étranger. Peut importe votre jugement sur cette façon de faire, de vrais enfants sont derrières vos injonctions et si vous aviez « réellement envie » de protéger « tous » les enfants vous n’imagineriez même pas combattre les droits de ces gosses. (peu importe ce qu’on fait leurs parents)

    Enfin contrairement à ce que vous penser, « toutes les familles se valent » et doivent avoir le respect, l’égalité et vous n’avez pas à juger qui a le droit d’avoir des enfants, qui a le droit de les élever, seul la justice le peu. Occuper vous plutôt des enfants violés, tués, massacrés par des familles tradis comme vous les aimez.

  5. Maman Plume
    Mai 2, 2014

    Merci pour la lutte que vous menez pour nos enfants, des enfants de France. En tant que simple parents, on se sent plutôt démunis face à la machine idéologique au pouvoir. Nous sommes réellement inquiets, voire effrayés de ce qui est mis en place ou veut être mis en place au détriment de la famille père+mère+enfant(s), donc au détriment des enfants. Merci à vous pour tout ce que vous faites.

  6. Jeanne Minguet
    Mai 3, 2014

    Votre analyse sur la façon dont les lois sont faites aujourd’hui est exacte: la loi devient tout simplement la légalisation d’une situation existante…Nous manquons non seulement d’imagination pour l’avenir, mais aussi d’esprit d’analyse comme vous le dites….Il me semble que l’une des raisons est dans le fait que les repères n’ont plus rien de commun…On prend sa pensée pour vraie, sans la confronter à une pensée supérieure, ce qui multiplie les situations, rend la société confuse, et l’éducation très difficile. Le « Je fais ce que je veux », et notamment de mon corps, sans penser aux conséquences sociales, familiales, mais en privilégiant le désir, sape les fondations si profondément pourtant installées depuis des siècles…Finalement on renie ses propres racines, le travail des générations précédentes, on se coupe de son Histoire. Un homme sans passé n’a pas d’avenir. Nous avons besoin d’être liés à d’autres qui nous ont précédés et dont nous devons respecter les efforts…

    En fin de compte, l’Homme se prend pour un dieu, mais il n’a pas la capacité de l’as-
    sumer seul. La divinité ne se dérobe pas, ne se décrète pas, elle se reçoit de Celui qui en est la Source.

    Tout autre voie est condamnée à l’avance,

  7. callens
    Mai 5, 2014

    oui! oui! lafamille est le 1er éducateur de ses propres enfants: Laissons les familles « unies par cet esprit de valeurs immuables » intervenir dans les écoles pour éviter les dérives ! Ce sont les parents qui devraient pouvoir choisir quelle école pour leurs enfants!Une école qui n’a qu’une mission, bien sûr très importante, d’enseignement, inspiré de ces valeurs, enseignement très large mais bien suffisant pour aider à appliquer concrètement ces valeurs! Quant aux LGBT, ne leur mentons pas! leurs sentiments leur sont propres, veillons à ce qu’ils soient respectés pour eux-mêmes! ! ! Mais n’y incitons pas tous les enfants que leur condition d’enfants fait qu’ils cherchent leur indentité!

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